Esta sección contiene algunos de mis poemas, todos escritos en francés.
Como traducir poesía de un idioma a otro es un desafío imposible, todos están en su versión original.
“¿Qué es la poesía? Un pensamiento en una imagen.”
Johann Wolfgang von Goethe
Métastrofísica
Poussière d’étoile errante en l’immensité,
Pensante matière, vérité de l’étant?
Lancé sur orbite, dans l’espace et le temps,
Je dérive dans la libre exiguïté,
Aux nébuleuses dimensionnalités,
Du prélude éclatant au déclin percutant.
Tout s’arcboutant, ou jusqu’au bout se dilatant,
Je vois un passé d’une éparse vérité.
Quel sens a le présent dans l’espace éthéré?
J’attends que pomme choque ma tête atterrée,
De gravité tombant, pour m’éclairer raison.
Et révéler l’insondable parte invisible,
Occultée par le cosmologique horizon,
Au loin, dans la sombre énergie bien illisible.
Sebastien Kech
Enero de 2016
Fotografía de la Vía Láctea, Ault, Francia.
© Sebastien Kech / Skywaven Studios, 2021.
Omaha
Blême, brute, monumentale, elle se dresse
A l’avant, souillée, la porte de l’ancien monde,
Aux aguets de longs jours pour combattre l’immonde,
En point de mire oser gravir la forteresse.
Hâtif, le pied à terre et non sans maladresse
A fouler sable ocre, la clameur moribonde
En rafale des balles, d’une vague émondent
Autant d’âmes ici trébuchant en détresse.
Enfin l’éclatante et raide falaise ouateuse
Ombre dans une obscurité silencieuse
Entrecoupée de confus songes désarmés.
Un spectre du visage aimé sur moi se penche
En un geste pour mes yeux livides fermer
Et poser une gerbe au pied de la croix blanche.
Sebastien Kech
Octubre de 2018
Fotografía de la playa de Onival, Ault, Francia.
© Sebastien Kech / Skywaven Studios, 2021.
Vergers hespérides
Sur l’écorce bruissent les écailles gardiennes,
Qui de lestes danses hespérides s’entêtent
Au cœur des vergers aux fabuleux épithètes
En ronde au contour des terres arcadiennes.
En clé de voûte: une demeure ophidienne.
Ornant l’éperon rocheux: deux tours en cathète,
Acronymes de l’herculéen casse-tête,
Soutiennent le ciel sur la pierre obsidienne.
Elle offre l’enfantine abondance à l’essor
Des bâtisseurs, qui susurrent au roi consort
Les mues singulières de vestiges antiques.
Résonnent encore les chants hiéronymes
Dans le cloître azur aux émaux chromatiques
Les louanges or de trois pommes unanimes.
Sebastien Kech
Julio de 2019
Fotografía del Palacio Nacional de la Pena. Sintra, Portugal.
© Sebastien Kech / Skywaven Studios, 2019.
Menthe attelée
Enivrante, à l’heure où les échoppes s’affairent,
Des venelles étroites et chaulées, émane
Une essence d’épice. Et pour unique manne :
Une carriole et quelques sous aurifères,
Alliés de labeur, d’avenir à parfaire.
Alors, comme hier, je me courberai, bimane,
Inhalante la poussière de la terre inane,
A l’ombre d’arganiers épars, oléifères.
Un salut amène en pleine steppe aux bergers
Eclairant les chèvres en quête de vergers,
Puis las, j’attellerai ma modique besogne.
A peine atteinte enfin, la fluette cascade,
Aux abords tarie, je cueillerai sans vergogne
Une gerbe de menthe à porter sous l’arcade.
Sebastien Kech
Octubre de 2019
Fotografía de «el hombre de la carreta». Essaouira, Marruecos.
© Sebastien Kech / Skywaven Studios, 2019.
Pensées bouddhistes
Svelte violette toisant basse herbe verte,
Imprudemment jaillissante, belle améthyste,
Éclosant joyau mystique en temple bouddhiste,
Gemme hâtive emparée en un geste alerte,
Par le plus étrange enchantement découverte.
Puisses-tu sublimer par mon art alchimiste,
De lotus parer l’étoffe illusionniste,
M’envoilant dans l’élan par la porte entrouverte.
Fleur funèbre, semée des Enfers, Proserpine,
Se close ou ne metamorphose l’aubépine
Si dans l’agile envol mon visage se tourne
Vers ce cliché. Dès l’aube je fus épié.
Que la sombre sentence sacrée ne s’ajourne,
Péché qu’au pied du figuier je pars expier.
Sebastien Kech
Enero de 2016
Fotografía de un mono recogiendo una flor. Ciudad histórica de Polonnaruwa, Sri Lanka.
© Sebastien Kech / Skywaven Studios, 2015.
Songe à Théra
Assoupi, tout au bout de la route en lacets
Allant à l’antique orchestre encerclant l’Egée,
Sommeille un masque, à la catharsis allégée,
Vecteur indicible en mes rêves, harassé,
Le visage affublé. Puis mes mains enlacées,
Se dressent, accueillant les foules agrégées,
Enchantées des lyriques odes aux Pégées,
Ou lassées des thèses avinées, angoissées.
Un complexe oracle ose à foison facéties
Sur des rois aveugles, clamant les prophéties
Des redoutables invasions sarrasines.
A moins que sur Théra … ne chutent en vimaires,
Les sombres cendres des éruptions voisines,
Actant la ruine en mes songes éphémères.
Sebastien Kech
Diciembre de 2019
Fotografía del antiguo teatro Thera. Isla de Santorini, Grecia.
© Sebastien Kech / Skywaven Studios, 2019.
L’envol
Un long cri, rocailleux, éclate à l’horizon,
Précédant un fracas, sourd, au loin contrebas.
Ils résonnent encor, en son dernier grabat,
De l’acrobate isard, jusqu’à la déraison.
Cher ami, là voilà, l’aubaine en fanaison!
Nous planerons autour des rochers ici-bas,
Et quand l’heure viendra, des vautours sans combat
Nous fondrons ensemble sur des mets à foison …
Puis nous reprendrons vol vers une terre australe,
Au détroit ibère, où par mégarde, une pale
Enverra reposer tes plumes cerisées.
Cher ami, tu l’auras, mon salut usuel!
Au refuge obligeant, où les ailes brisées,
N’ont plus que songes vains d’envol éventuel.
Sebastien Kech
Agosto de 2020
Fotografía de un buitre sobrevolando el Parc des Pyrénées, Francia.
© Sebastien Kech / Skywaven Studios, 2020.
Résiliences
Insaisissable il se propage au gré des ondes
Ployant tel un roseau sous le vol des ibis;
Vulnérable et ténu, frappé d’hystérésis,
Il renaît médusant soudain les queues-d’hirondes.
Au pied du vieux chêne, refuge des arondes,
Envolées en nuées, en ces nuits de solstices,
Il oscille étêtant cime des adventices.
Lunaire. L’heure sonne-t-elle ses facondes?
L’écho des rêves tus, dans l’ombre entretenus,
Brise silencieusement sans retenue,
Les errances de nos yeux émotionnés.
Il révèle là l’évidente symbiose,
A l’abri des feuillages attentionnés
Triomphante en une résiliente symbiose.
Sebastien Kech
Julio de 2018
Fotografía de una garceta grande. Parc du Marquenterre, Francia.
© Sebastien Kech / Skywaven Studios, 2021.
Ile sans terre
Paille à la dérive, vacillant souvenir
Agrément de folles nuits sur les bateaux-mères,
Empreinte omise des ivresses éphémères
Ondoyant dans le sillage et sans devenir,
Énumérant les tempêtes sans tressaillir,
En omettrais-tu les spiritueux amers?
A la rencontre atteue d’aïeux polymères,
Agglomérés pour les entours circonvenir
Une île sans terre opaline et bien déserte,
Épave parcelle étouffant la mer couverte,
Affligeante allégorie de fugaces «j’aime»
Illustrés au livre ennuagé des visages,
Egos par milliards à polir comme une gemme,
A l’ossuaire embouteillé des chalandages.
Sebastien Kech
Marzo de 2019
Fotografía de la isla Thilafushi, la «isla de la basura», Maldivas.
© Mohamed Abdulraheem / Shutterstock, 2016.
Rails sur estampe
A l’âme au bout du fil, en vacarme affairée,
Une femme effarée s’en va signifier
Qu’un appel pourrait s’autrement planifier.
Infâme motif ! Qu’on vienne légiférer !
De la commune discorde aux chemins ferrés,
Sur cet envoûtant minois, mes yeux lénifiés
Contemplent l’interdit sourire icônifié
Sur estampe en mes fervents songes différés.
Dans le cortège des personnages illustres,
Le souterrain voyage étoffera son lustre,
Enfin, si je croise ses reflets diaphanes.
En verre, je taillerai son buste almandin.
Mais ne subsisteront que vers de baladin,
Flottant sur l’océan des annonces profanes.
Sebastien Kech
Marzo de 2017
Fotografía de la estación de metro Blanche. París, Francia.
© Sebastien Kech / Skywaven Studios, 2021.
L’incertitude
Les aspirations anxieuses nuancées
Des inspirations instinctives et véhémentes
Soufflent maints changements sur les braises fumantes
Des choix erronés empreignant lésions pansées.
Ardent, malgré les pieux efforts dépensés,
Le dévot s’abîme dans les âtres tourmentes,
Et les évangéliques vérités dormantes,
Par les affres du doute seront traversées.
Debout, défiant aléas ecclésiastiques,
Les savantes et rompues lois mathématiques,
Ignifugent les murs du serpentant chemin,
Pavé du bistre des caduques conjectures,
Et proscrivent les vraisemblantes impostures
Étouffant le pèlerin des rêvés demains.
Sebastien Kech
Enero de 2017
Fotografía del Rocamadour medieval, Francia.
© Sebastien Kech / Skywaven Studios, 2020.
Candide espérance
Devant l’étendue des possibles désirables,
Sage raison ou prescience en apparence,
Ira transiger de la candide espérance
Et ventera tous les éventails admirables,
Pour enfin accueillir les flagrances narrables
Se profilant aux confins de l’itinérance,
Assurant déliquescence de l’attirance
Envers les lendemains si vite évaporables.
Combien de temps encore à passer à languir?
Avant de les voir sur la porte s’alanguir
Et qu’elles ne balayent au seuil, la cendre
Des mots écrits. Dès lors les sens seront transis
Par cet embrasement à soudain condescendre
A la fervente étreinte des futurs choisis.
Sebastien Kech
Septiembre de 2017
Fotografía de una pareja bailando bajo el Belleville Belvedere. París, Francia.
© Sebastien Kech / Skywaven Studios, 2021.
Couronne à virus
Nul n’eût prédit au levant, une année du rat,
Que ne sème psychose, en virus planétaire,
Un pangolin rare, écailleux et solitaire
Encagé, mais rêvant de fourmis d’apparat …
Qu’importe au fond, afféteries et baccarat!
Courons au pugilat pour des biens salutaires:
Un gel d’alcool ou des masques auxiliaires
A valeur opportune : un si faible carat !
Drôle fable annonçant animal un paisible
Riant à la morgue, au loup bien trop libéral,
Agitant les couronnes à profusion.
Serait-ce un bienvenu vaccin d’humilité,
Retransmis à la «une» en mondovision ?
Contre le plus infime: aucune immunité…
Sebastien Kech
Marzo de 2020
Fotografía de la hora punta en el transporte. Bangkok, Tailandia.
© Tzido Sun / Shutterstock, 2020.
Mystérieux bracelet
La terre ensevelit ꞉ la sombre éternité.
Jusqu’à l’aube où la main, de cet enfant agile
Exhuma de la nuit, de son carcan d’argile,
Un intrigant éclat, valant solennité.
Sous le feu, dans le sang ꞉ nulle divinité,
Ornant un bracelet, ce souvenir fragile
Insigne à la blouse, harassée de vigile,
Injectant aux cassés, un peu d’humanité.
Modeste vestige à l’héroïne anonyme ꞉
Une Joséphine, à l’oublié patronyme,
Expose un indice à deux femmes aguerries,
En quête d’un visage, d’un nom, d’une histoire:
Irlandaise, exilée, sur l’un de ces ferries.
Qu’il repose à jamais au celte promontoire!
Sebastien Kech
Enero de 2021
Dedicado a Josephine Heffernan.
Inspirado en «La historia de la pulsera Josephine Heffernan».
Fotografía de un hospital durante la Primera Guerra Mundial en 1918. Amberes, Bélgica.
© Colección Everett / Shutterstock, 2014.
Gloire aux héros
A l’est : Un vacarme, un vide, un gouffre abyssal,
Anéantit ma chair. Ma tête endolorie,
Geindra sur le cadre éventré d’une scorie,
Du fol autocrate, et du courtisan vassal.
A l’ouest : une image, un long éditorial,
En silence impriment, à ma tête ahurie.
L’indolente effervescence en allégorie :
La ruine annoncée de tout l’ordre mondial.
Quel avenir à nos morales faustiennes ?
Honnirons-nous les bureaucrates antiennes :
Nos libertés contre l’âtre des cheminées ?
Pour nous : point de déni, mais les deniers brûlants
Des envies coupables et sans hontes innées,
En offrandes à d’oligarques opulents.
Sebastien Kech
Abril de 2022
Fotografía de la puesta de sol en el centro de las Pirámides. Le Pecq, Francia.
© Sebastien Kech / Skywaven Studios, 2021.